La lessive

" Avant 1940, la lessive à la cendre ( la buie)  durait au moins deux journées entières.
 Le premier jour, on plaçait le linge blanc sur une croix en bois placée au fond de la tinotte ( baquet). On couvrait le linge d'une toile grossière en bourra dans laquelle on disposait le détergent de l'époque, la cendre fine, provenant le plus possible des fagots brûlés du four à pain. Elle devait être blanche, sans charbon qui aurait taché le linge.
La tinotte avait à la base un trou obstrué par un bouchon de paille. L'eau était versée bouillante sur la cendre et elle coulait lentement à travers le linge, puis par le trou. Cette eau était remise à bouillir et reversée sur la lessive plusieurs fois dans la journée.
Le deuxième jour, à genoux dans lai quééésse ai lâver, on rinçait longuement le linge à coup de tapoué en bois à la fontaine ou au lâvoué. On passait le linge blanc au bleu ( les boules dans un petit sac en tissu) pour lui donner l'éclat final. Puis venait le long essorage à la main, pièce par pièce. Enfin on écartait le linge directement sur l'herbe du pré ou sur les trasses (haies).
La buie s'achevait par le lent repassage avec le fer plat en fonte appuyé avec force."

Les lavandières , tableau de


Dictée du mardi 12 juillet 1892 à l'école publique de filles d'Aunay en Bazois :

On appelle lessive la dissolution aqueuse de potasse et de soude dans laquelle  on fait macérer le linge que l'on veut blanchir. Anciennement on faisait la lessive avec des cendres et ce procédé est encore suivi dans les campagnes, dans les petites villes de province. Pour lessiver le linge, on le dispose pièce à pièce dans un grand cuvier en bois placé sur un trépied puis on le recouvre d'une grosse toile. On met sur cette toile une quantité de cendres proportionnée à la masse du linge que l'on doit lessiver puis on enroule tout autour les bords de la toile de façon à former une sorte de bassin dans lequel on verse peu à peu et par intervalles de l'eau chaude qui, s'infiltrant à travers les couches de linge, gagne la partie inférieure d'où elle s'écoule par un robinet.

Source:
extraits de:

Le parler nivernais: parler local du Bazois à Crieur près d'Aunay-en-Bazois, Nièvre, Jean Paul Farruggia. 

(Seconde édition en préparation)

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